COVID-19 #6

Les impacts de la crise en France

Depuis le début de la crise sanitaire, il est difficile d’évaluer l’impact sur la croissance économique.
Ce qui est certain, c’est que la chute d’activité dépendra de la durée du confinement.

A. Une phase de récession attendue

Cette crise correspond à la fin de l’expansion économique. Nous sommes entrés dans une phase de récession fulgurante. D’un point de vue économique, l’offre et la demande de crédit se contractent à cause de la crise bancaire depuis le 12 mars 2020.
Inexorablement, cette situation aura pour conséquence une augmentation du chômage en France, en Europe et dans le monde, réduira la consommation, et bloquera l’investissement dans les activités productives. Cette situation est historique et sera une récession mondiale.
Tout laisse à prévoir qu’en 11 mois, en France, 930.000 petites et moyennes entreprises seront en stagflation dans le domaine des services et de l’industrie, cela pouvant signifier à moyen terme un taux de chômage national à 30% avant une forte reprise de l’économie nationale post crise sanitaire.
Dans les jours à venir les bourses vont encore baisser. La France et l’Europe seront à l’arrêt pour de long mois dans l’attente d’un apaisement et la récession s’installera.

Une récession en deux temps:

Nous n’observons à ce jour que les premiers effets micro-économiques secteur par secteur. Dans quelques semaines les effets macro-économiques apparaîtront
Pour les entreprises fragiles, ce n’est qu’après un ou deux trimestres de reprise d’activité que les difficultés les plus sérieuses se feront sentir. Notamment pour celles, très dépendantes du crédit et des taux bas, dont les dettes se seront encore alourdies pendant la crise.
Pendant la propagation du choc récessif qui s’opère, les conséquences (faillite, perte d’emplois…) peuvent être amoindries en mobilisant les respirateurs artificiels que sont les lignes de trésorerie garanties, le recours au chômage partiel, les délais de règlement des échéances fiscales et sociales…
Cette intervention est incontournable et c’est celle qui est très utilement déployée actuellement. Mais surgit inévitablement la question du débranchement de ces dispositifs. Une intervention trop rapide, dès que la reprise d’activité s’opère, a toutes les chances de déclencher un stress post-traumatique.
A titre d’exemple, les précédentes crises sont riches d’enseignements. C’est précisément alors que l’activité avait renoué avec une orientation positive depuis un ou deux trimestres que le pic des difficultés des entreprises était atteint. Celles-ci sont en fait une variable retardée des cycles économiques : elles sont au plus haut après que l’activité a touché son point le plus bas.

Comment expliquer cela ?

L’explication est simple : en sortie de récession, les entreprises doivent relancer leur activité. Pour ce faire, elles doivent s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs, mais aussi continuer à honorer leurs échéances courantes avant même souvent d’avoir été en mesure de réaliser un nouveau chiffre d’affaires. 
En somme, leurs besoins en fonds de roulement enflent précisément au moment où leurs trésoreries auront été rendues exsangues par le passage d’une récession profonde. Les possibilités de nouveaux reports des échéances fiscales et sociales seront également probablement plus rares. C’est aussi à ce moment que les bilans des établissements de crédit se seront dégradés sous l’effet de la montée du poids des prêts non performants au cours de la récession. Le crédit risque alors de se faire plus rare ou plutôt plus sélectif.

B. Quels impacts concrets sur l’économie Française ?

Climat des affaires, perte d’activités économique, points de PIB en moins, consommation des ménages en berne… L’Institut national de la statistique (Insee) a brossé, jeudi 26 mars, un sombre tableau des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et du confinement.
L’Insee précise la difficulté de recueillir les informations nécessaires et affirme que les chiffres présentés sont fragiles et susceptible d’être révisés.

Trois points de PIB en moins si le confinement dure un mois

L’Institut national de la statistique estime aussi qu’un confinement d’une durée d’un mois se traduirait par trois points de produit intérieur brut (PIB) en moins sur un an. Si le confinement devait durer deux mois, la perte de PIB serait de 6 points sur un an, ajoute l’Insee qui précise toutefois « qu’il n’est pas aisé » de faire une telle prévision.
Nous établissons donc quatre scénarios qui varieront en fonction de la durée du confinement – entre 1 mois et 2 mois ; et en fonction de la vitesse de reprise de l’économie. Cette dernière pourrait être rapide – avec un retour à la normale après confinement correspondant à 3 points de perte de PIB comme indiqué ci-dessus par l’Insee (sachant que les prévisions d’avant crise prévoyaient +1 % de croissance pour 2020) ou plus lente, comme l’indiquait le ministre français de l’Économie.

Concernant cette dernière hypothèse, nous établissons que l’impact macroéconomique d’une reprise lente de l’économie comprendrait à la fois le choc de court terme, auquel s’ajouterait un rythme de croissance ralenti pour le reste de l’année 2020, tel qu’observé pendant la dernière crise financière de 2008-2009.

 

 

Une perte d’activité économique de 35%

Les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus entrainent une perte d’activité économique d’environ 35% actuellement en France, avec un effet « assez hétérogène » selon les secteurs.
Parmi les secteurs qui ont le plus souffert, figure en premier lieu l’hébergement et la restauration. La fermeture administrative des restaurants, bars, brasseries, lieux de restauration depuis la mi-mars a provoqué un coup d’arrêt brutal pour tous ces établissements. Ainsi, 98% de l’activité serait paralysée selon les simulations opérées par le centre de recherches. Viennent ensuite les matériels de transport (-70%), le commerce (-55%) et la construction (-51%).
Le bâtiment est particulièrement frappé par cette pandémie avec un nombre considérable de chantiers au point mort. Les fédérations professionnelles du bâtiment sont confrontées à de grandes difficultés pour tenter de faire respecter les règles de sécurité sanitaire sur les chantiers.
D’autres secteurs comme les services non-marchands (-10%), l’agriculture (-13%), les services financiers (-16%) ou encore les services immobiliers (-18%) sont moins asphyxiés.
Malgré tout, quelques secteurs pourraient tirer leur épingle du jeu. « Il y a des secteurs gagnants comme les télécommunications, l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique », souligne Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.

Une consommation des ménages réduite de 35%

Confinement oblige, la consommation des ménages est également inférieure d’un tiers (35%) à sa normale, évalue encore l’Insee, du fait notamment de la réduction « au minimum » de certaines dépenses. Il apparaît que les branches les plus touchées concernent avant tout les services de transports, la fabrication et les réparations de matériels de transport, et la consommation d’énergie liée aux transports. À l’opposé, la consommation dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire, la consommation d’énergie pour les logements semblent moins touchées.

 

À suivre

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