COVID-19 #5

La sortie de crise sanitaire

La reprise économique dépendra de l’évolution de la situation sanitaire dans le monde entier. L’épidémie évoluera différemment selon les pays. Les plus touchés auront tendance à se refermer, ce qui ne facilitera pas une reprise massive et uniforme.

A. Plusieurs scénarios possibles

Actuellement, les Etats sont en train de prendre en charge toute une partie de l’activité économique en raison de la paralysie engendrée par les mesures de confinement : paiement des salaires via le dispositif de chômage partiel, solvabilité des entreprises facilitée via le report et probablement l’annulation du paiement des charges sociales et des impôts, assurance sur la solvabilité des banques pour que le crédit ne s’arrête pas. Sans la puissance publique, c’est l’effondrement. Il faut éviter les faillites en cascade et l’explosion du chômage qui s’ensuit.

Si ce soutien parvient à faire en sorte qu’il y ait un minimum de faillites et de chômage, alors la reprise peut être rapide. Une partie de la consommation annulée du fait du confinement sera réalisée dans les mois qui suivent, comme les achats de biens durables tels que les voitures, par exemple.
Pour l’instant, les économistes tablent sur un recul de l’ordre de 5 % du PIB de la zone euro, d’autres n’excluant pas une chute de 10 % du PIB ou même plus. Cette hypothèse suppose un confinement des pays européens de deux mois environ et une reprise forte au quatrième trimestre seulement.

Mais il faut envisager un autre scénario de car il y aura probablement plusieurs vagues dans cette épidémie . Les mesures de confinement seront prolongées dans certaines régions, allégées dans d’autres, au gré de la surcharge des hôpitaux. Et, dans ce cas-là, l’économie suivra les vagues du virus.
Cependant, le retour rapide à la « normale » paraît exclu. 
Les pays ont réagi différemment. La Chine a réussi à contenir l’épidémie, au moins temporairement.

Mais puisque le virus peut revenir via l’étranger, la Chine va-t-elle rouvrir son économie ?
Si ce n’est pas le cas, les conséquences sont incalculables.
Ensuite, cette crise met en avant la désindustrialisation de certains pays comme la France qui les rends trop dépendants. Une remise en cause du mode de fonctionnement des sociétés se profile-t-elle ?

 

B. Sauver l’économie réelle !

Les aides des Banques Centrales sont-elles bien utilisées ?

La BCE, comme la FED, appliquent les vieilles méthodes utilisées en 2008 et en 2011, au moment de la crise des dettes européennes. Elles rachètent massivement des obligations d’État et privées.

Ces mesures, destinées à renforcer le système bancaire pour lui assurer une plus grande capacité de financement de l’économie, sont nécessaires, mais certainement plus suffisantes.

Ne faudrait-il pas, au contraire, que les banques centrales donnent directement de l’argent, sous forme de subventions non remboursables, aux acteurs de l’économie réelle, pour compenser les dégâts causés par la crise ?
Avec le confinement, l’économie réelle est à l’arrêt. Les pertes de chiffre d’affaires, de revenus, deviennent colossales.

Ces pertes vont concerner directement un grand nombre de secteurs : hôtels, restaurants, loisirs, commerces, BTP, transports…, et tous seront affectés. La crise du coronavirus va mettre à genoux bien des autoentrepreneurs, des indépendants, des professions libérales, et beaucoup de TPE et de PME. Ce sont vers ces catégories qu’il faut orienter l’effort. Le report des dettes fiscales et sociales semble insuffisant pour venir en aides à ces entreprises. Il faut aller bien plus loin.

 La solution : une subvention de la BCE dans le financement de la dette publique ?

Avons-nous les moyens de financer une explosion des dépenses publiques de santé, des allocations chômage et des aides aux entreprises en faillite ?

Il est nécessaire de laisser s’accroître la dépense publique et d’accepter que le déficit public se creuse pour faire face à la crise sanitaire. Nous parlons ici d’envisager la possibilité que le déficit public puisse atteindre 15 %, 25 % du PIB, ou même plus.
Faudra-t-il donc augmenter les prélèvements obligatoires, alors que les agents économiques se plaignent déjà de leur niveau élevé ? Ou accroître l’endettement public, alors que celui-ci dépasse déjà 100 % du PIB dans de nombreux pays développés et que les marchés financiers peuvent faire payer des taux d’intérêt élevés sur la dette des pays qu’ils jugent peu solvables ? Il est peut-être temps de reconsidérer le financement des déficits publics et de les soustraire à l’arbitrage des marchés financiers.

Certains économistes (« néo-chartalistes » et les partisans de la théorie monétaire moderne ) réfléchissent, à la proposition de financer tout ou partie de la dépense publique directement par création monétaire. En d’autres termes, ce serait la Banque centrale européenne (BCE) qui financerait directement le déficit public des Etats membres.
Il ne faut pas abuser du procédé, qui ne peut remplacer l’impôt à long terme. Pour autant, financer par la création monétaire une partie du déficit public sera indispensable à court terme pour sortir de cette crise sanitaire et économique. Et une fois la relance économique réussie, l’Etat pourra récupérer les fruits de cette impulsion monétaire initiale sous la forme de recettes fiscales accrues.

Quoi qu’il en soit, l’injection de liquidités nouvelles pour relancer l’économie sera bien plus efficace si elle transite par la dépense publique plutôt que par les banques commerciales.
La BCE a annoncé un plan de rachat de 750 milliards de titres de dettes aux banques commerciales avec de l’argent neuf, afin de les encourager à prêter à l’économie réelle.

Ce prêt est-il voué à l’échec ? Il est probable que ces milliards ne serviront qu’à alimenter les bulles spéculatives sur les marchés boursiers. 
Aurait-il été plus efficace que la BCE verse cet argent directement aux Etats pour financer leurs dépenses ?

 

À suivre

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