
COVID-19 #6
INVESTIR DANS LES VALEURS REFUGES ?
A. Une réorientation de l’épargne des Français
Même pour ceux qui ont connu les krachs boursiers depuis 1987, celui de 2020 est inédit. En un mois, le CAC 40 a perdu plus de 37 % par rapport à son plus haut atteint le 19 février.
Au cours des quatre derniers mois de 2019, les Français ont, en effet, dans le cadre de l’assurance-vie, privilégié des supports investis en Bourse. Ces derniers ont représenté près de 35 % de la collecte, selon des chiffres de la Fédération française de l’assurance.
Douchés par la brusque chute des marchés, les épargnants qui viennent d’investir dans ces supports pourraient être tentés de se réorienter vers des produits dont le capital est garanti, comme les fonds en euros.
Si les taux d’intérêt restent bas, ses rendements devraient continuer à baisser inexorablement. Le secteur n’est pas non plus à l’abri, en cas d’une crise des dettes dans la zone euro, de voir les particuliers retirer tout ou partie de leur épargne. Un mouvement de décollecte qui pourrait fragiliser les assureurs.
La crise des marchés va avoir des conséquences durables sur les économies des Français. Ils pourraient continuer à faire gonfler leur épargne dite de précaution : les sommes placées sur les comptes courants et livrets.
B. Les métaux précieux : l’or
À chaque nouvelle mesure de confinement ou de quarantaine annoncée, les marchés actions décrochent si violemment que les cours de l’or eux aussi sont aspirés vers le fond. Le 16 mars, après une semaine noire, les Bourses européennes et Wall Street chutent d’environ 10 % . Le métal précieux, d’ordinaire considéré comme une valeur refuge, a plongé jusqu’à 5 % en séance passant sous la barre des 1.500 dollars l’once.
L’or s’est effondré, perdant près de 200 dollars. Un plongeon à l’unisson des places boursières, ce qui est très inhabituel, puisque d’ordinaire, lorsque les actions chutent, l’or grimpe, c’est un actif refuge pour les investisseurs.
Mais cette valeur refuge du métal précieux a cette fois disparu. Les pertes des investisseurs sur les autres actifs, comme les actions et les matières premières, ont été trop fortes. Contraints à payer de lourds appels de marge, ils ont vendu leur or pour éponger leurs pertes.
Il s’agit d’apporter un peu d’argent frais pour revaloriser les titres placés en garantie. Depuis que la crise du coronavirus a pris de l’ampleur, ce n’est pas la première fois qu’on peut observer ce phénomène.
« Nous sommes dans un scénario où les investisseurs vendent tout ce qu’ils peuvent », raconte à Bloomberg Alberto De Casa, analyste chez ActivTrades. Naeem Aslam, analyste chez Avatrade, va dans le même sens : « les institutions continuent de vendre de l’or pour se parer des turbulences sur les marchés actions ».
C. Le marché immobilier en crise?
Après une année 2019 record, le marché immobilier français avait démarré 2020 sous les meilleurs auspices. Mais le confinement a cassé cette dynamique. Reste à savoir si, à la reprise, le marché ne va pas s’effondrer.
L’une des raisons de l’appétence pour la pierre en 2019 est à chercher du côté des marchés financiers. En 2019, les taux d’intérêt étant restés très bas, « en moyenne, les ménages ont décroché des prêts immobiliers entre 1,10 % et 1,20 % sur vingt ans, et les très bons dossiers ont même pu atteindre les 0,75 % », confie Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com. Grâce à cela, le pouvoir d’achat de nombre d’emprunteurs a été boosté, ce qui a aussi contribué à… entretenir la hausse des prix. A tel point que certains experts commençaient à s’interroger sur l’éventualité d’une bulle immobilière.
Cette large euphorie a perduré jusqu’à ce que le coronavirus apparaisse. Rapidement, toutes les agences immobilières, commerces jugés non indispensables, ont fermé et les visites de logements sont devenues, de fait, impossibles. Malgré tout, « nous avons continué de traiter les avant-contrats en cours, en rassemblant les pièces nécessaires à la rédaction des actes, et en concluant les ventes définitives, quand cela est possible, grâce à des procurations signées à distance », explique Laurent Mazeyrie, notaire à Paris.
En revanche, les nouvelles transactions sont devenues impossibles à mettre en œuvre.
Il ne se passe plus rien, à une période en principe critique. Sur les deux mois de mars et d’avril, habituellement 20% des promesses de vente de l’année sont signées, puisque les familles qui acquièrent veulent généralement déménager pendant l’été, entre deux années scolaires.
Il n’y a plus de visites, puisque toutes les agences sont fermées. Il n’y a donc quasiment plus de signature puisque les études de notaires sont également fermées. Il n’y a ainsi plus aucune transaction.
Reste à savoir comment le marché immobilier sortira de cette crise sanitaire. Pour le moment, personne ne se risque à annoncer un krach, mais cette crainte est dans tous les esprits.
Le scénario de sortie de crise dépendra de la durée du confinement et surtout de son impact sur les acheteurs. Deux données vont peser sur leur pouvoir d’achat immobilier :
- D’abord, la dégringolade des cours de Bourse a largement diminué l’apport d’acquéreurs qui disposaient d’une épargne placée sur les marchés financiers.
- Ensuite, les mesures de chômage partiel vont réduire leurs revenus. Si, en plus, le confinement dure longtemps et a un impact important sur l’activité économique, outre ces problèmes de pouvoir d’achat, beaucoup de particuliers risquent de mettre de côté leurs projets d’achat de logement en attendant que leur situation financière se stabilise.
Reste à savoir comment vont réagir les acheteurs : s’ils anticipent une baisse des prix, ils seront plus nombreux à mettre en vente leur logement avant qu’elle n’arrive. Conclusion : fort recul de la demande et afflux d’offres, normalement, toutes les données de l’équation sont réunies pour que les prix baissent à moyen terme. Reste à savoir si cette baisse ne sera qu’un simple trou d’air ou le début d’un retournement.
Cependant, les banques sont fortement incitées à ne pas interrompre les financements, contrairement à ce qui se passe habituellement dans les crises. Également, compte tenu des turbulences sur les marchés financiers, les investisseurs peuvent peut-être se tourner vers la pierre.
Conclusion : un soupçon d’espoir pour finir!
Cette situation nouvelle et exceptionnelle va amener un espoir et une nouvelle vision.
A. La question de la globalisation
Sans nier les avantages qui procèdent d’un monde commercialement ouvert, il faudra repenser l’OMC afin de lui permettre de lutter efficacement contre les abus de certains acteurs du commerce mondial.
L’assouplissement des politiques monétaires par certains pays est souvent perçu comme une manière déguisée de déprécier leur change. Ceci provoque des accusations de manipulations de taux de change et encourage les guerres commerciales.
Mais maintenant que le monde devient multi polaire et moins consensuel et que les Etats unis utilisent de plus en plus le dollar à des fins diplomatiques et politiques, un accord entre les Etats-unis, la Chine et l’Europe paraît essentiel pour l’avenir.
Les rapports entre l’Europe et la Chine devront être repensés par une Europe devenue moins tolérante mais plus consciente de ses propres intérêts.
B. Une nouvelle société
On n’échappera pas non plus à une question plus fondamentale encore : celle du modèle de croissance et de société qu’il faudra élaborer après la crise.
Le futur monde prendra en compte le besoin d’une production locale, française et européenne. Cela générera dans un deuxième temps une explosion des offres d’emplois à tous les niveaux et une logique économique hors mondialisation. Une redéfinition de la valeur travail et surtout une prise de conscience de la valeur de la vie économique.
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